Le septième album de Michelle, It Was the Moment, ne décevra pas ceux qui attendent une nouvelle bande-son pour leur obscurité et leur saudade. Il pourrait même être son œuvre la plus vulnérable et expressive à ce jour, ce qui n’est pas surprenant puisqu’il a été écrit et produit pendant une période de deuil et d’instabilité mentale. Il y a un nouveau niveau d’abandon émotionnel dans ces chansons, confirmant sa place dans la lignée des chansonniers dramatiques. Les thèmes abordés incluent une soumission fataliste à la passion, la nature éphémère des rencontres, la perte de la mère et de la maison, la fin des jours, et la perte de l’esprit dans les meilleures et les pires façons possibles. Michelle offre ici toute sa palette sonore, allant du réalisme lynchien sombre, à l’humour élégant, jusqu'à la reine du mélodrame épique.

Avec des spectacles régulièrement complets dans des villes comme Istanbul, Berlin, Varsovie et Athènes, Michelle s’est forgé une niche qui inclut la diaspora est-européenne, la scène queer berlinoise, et ceux qui apprécient la ballade mélodramatique de Charles Aznavour, Zeki Müren et Nikolai Slichenko. Bien que ses concerts incluent plus d’aspects en live et un groupe de musiciens, elle continue de s’auto-produire et de sortir ses propres albums, conservant une intimité et une unicité d’expression – de sa chambre à la vôtre. Un genre basé en partie sur des éléments de mélodie et de style, mais surtout sur une approche signature fataliste et festive de l’écriture de chansons.