Expo Europunk : Résurrection du punk à la Cité de la Musique
Punk's Not Dead. Pour beaucoup d'icônes du genre, ces trois mots furent une apostrophe, voire un leitmotiv. Mais pour d'autres, c'est une question. Et si pour vous la réponse est oui, la Cité de la Musique le ressuscite pour le consacrer au sein de l'expo Europunk, décryptant un des mouvements les plus mal compris du siècle dernier.
S'il existe bien un genre qui semble ne pas pouvoir se glisser parmi les lumières sacrées d'un musée, c'est bien le Punk. Indissociable de l'anarchisme en tant que doctrine (avant de fleurir sur les t-shirts à Bastille) ce mouvement, parmi les moins institutionnalisables, était fondé sur des codes esthétiques paradoxalement stricts et forts. Musique, littérature, arts visuels, cinéma et bien évidemment mode (si on peut parler de mode) tous les arts (et le refus d'art : le non-art) ont connu leur pendant punk. Et c'est ce que propose de dévoiler la Cité de la Musique au travers de l'exposition Europunk réunissant 452 objets emblématiques du mouvement. Après un carton plein à la Villa Médicis, l'expo s'est baladée en Suisse et en Belgique avant de squatter Paris où son curateur Eric De Chassey a souhaité l'agrémenter d'un contexte chronologique et social ainsi que de musique (avec une série de concerts dont les légendaires PiL et les très frais/très forts suédois d'Holograms). Dernière avant-garde du XXème siècle pour le curateur de l'expo, cette dernière questionne et présente un genre né dans la misère engendrée par le premier choc pétrolier et en résistance à Thatcher, tout en le lavant de ses clichés et lieux communs. Si le punk est mort, cette expo est un peu sa Toussaint. C'est de saison.
L'exposition Europunk se déroule du 15 octobre 2013 au 19 janvier 2014 à la Cité de la Musique, située 221 avenue Jean Jaurès dans le 19ème arrondissement. L'expo est accessible pour 9 € du mardi au dimanche de 12h à 18h (nocturne les vendredis et samedis jusqu'à 22h et dès 10h les dimanches).


A gauche : Jamie Reid, Affiche pour la sortie de Never Mind the Bollocks Here's The Sex Pistols l.p., 1977, Sérigraphie sur papier © Sex Pistols Residuals.
A droite : Kiki Picasso et Loulou Picasso, Les animaux malades : Mon papi s'appelle art moderne, B.D. Paris 1977, offset sur papier, collection Kiki Picasso.

