Pourquoi vous irez voir l'exposition Haïti au Grand Palais

Culture Expositions

19/11/2014 10:00 - par Maxime Gasnier

Méconnue en France, la création artistique haïtienne prend ses quartiers au Grand Palais. Sculptures monumentales, peintures ou encore art contemporain... L'exposition Haïti retrace deux siècles d'histoire de l'art à découvrir pour ces cinq bonnes raisons.

À bas les clichés !

Souvent perçue comme étroitement liée aux arts premier, exotique voire tribal puisque non-occidentale, la création en Haïti se présente sous un nouveau jour au Grand Palais. Du XIXème siècle à aujourd'hui, les œuvres de l'exposition contrarient les clichés d'une vision stéréotypée oscillant entre art vaudou et religieux. Et même si les artistes ont puisé leur inspiration dans les sources traditionnelles et historiques d'Haïti, leur production plastique reste prodigieusement atypique.

De Basquiat à Télémaque

Pour illustrer l'idée d'un pays en pleine effervescence artistique, l'exposition Haïti rassemble en son sein deux grandes figures de l'art : Jean-Michel Basquiat et Hervé Télémaque, eux-mêmes d'origine haïtienne. Leurs œuvres traduisent une richesse esthétique mêlant figuration narrative et expressionnisme, à travers des peintures faisant référence à la culture et à la société d'Haïti.

Des œuvres variées

Éclectique, l'exposition Haïti au Grand Palais réunit une pluralité de médiums : dessins, peintures, installations, sculptures et même vidéo. On y découvre par exemple les sculptures d'André Eugène telles que Legba (2005) — œuvre monumentale au cœur de l'exposition — et Madan Letan (2012), ou encore les crânes de Dubréus Lhérisson, ornés de sequins et de paillettes diverses qui s'intègrent dans la section « Esprits » de la scénographie.

Une scénographie efficace

Distribuée en sept sections, l'exposition Haïti accompagne le visiteur à la découverte d'une soixantaine d'artistes internationaux. Des « Paysages » aux « Tête-à-tête » en passant par les « Sans Titres », le parcours en Haïti se fait sans fil chronologique, sans délimitation d'espaces ; c'est une progression intemporelle à travers l'histoire de l'art haïtienne qui mêle les genres et les démarches créatives.

De l'art contemporain

Les temps forts de la création contemporaine en Haïti sont marqués par des œuvres aussi singulières qu'étonnantes : entre les animaux humanisés en peinture de Jasmin Joseph et les accumulations de poupées de Pierrot Barra, l'art contemporain haïtien jongle entre ironie et provocation. De quoi dynamiser avec brio cette exposition pleine de surprises, à découvrir jusqu'à la mi-février 2015.

L'exposition Haïti Deux siècles de création artistique est présentée au Grand Palais du 19 novembre 2014 au 15 février 2015. Ouverture du jeudi au lundi de 10h à 20h et le mercredi jusqu'à 22h. Tarif plein : 12€.

Crédits photos : 1 : Détails des œuvres de Stivenson Magloire et de Manuel Mathieu // 2 : Élodie Barthélémy, Jalouzi (Bidonville au pied du morne Calvaire à Pétionville / Haïti), 2014 (détail), sculpture en contreplaqué et pin, enduit de ciment coloré, contenant à l'intérieur de ses marches des timbres-poste haïtiens, des dominos, des échantillons de fil, des capsules, des leds à piles, du mirolux, 275 x 245 x 200 cm, Paris, collection de l'artiste // 3 : Pierrot Barra, Sans titre, 1993, poupées, tissu, guirlandes, nacre, 74 x 48 x 41 cm, collection Bourbon-Lally // Jasmin Joseph, Mariage à l'haïtienne, 1982, huile sur isorel, d. 105,4 cm, collection Mireille Chancy Gonzales et Jasmin Joseph, Les Comédiens, 1980, huile sur isorel, d. 76,2 cm, collection Monnin.